Tierra de Lobos : Isabel & Cristina : Une passion dévorante

L’épisode 10 s’ouvre sur Isabel faisant le marché de bon matin. Elle a décidé de ne plus jamais revoir Cristina, mais celle-ci l’a suivie jusque là pour essayer d’entrer en contact avec elle. Elles se mettent d’accord pour se donner rendez-vous dans un champ en dehors de la ville. Dans la scène suivante, après avoir vu une Isabel cherchant à oublier Cristina et à combattre ce qu’elle ressent pour elle, l’on assiste à l’apothéose de l’histoire d’amour impossible-mais-c’est-plus-fort-que-nous-on-s’aime-envers-et-contre-tout ! Du drame, du drame, du drame et de l’intensité, de la passion tant et si bien que la série nous offre à ce moment là une très belle et plutôt hot scène d’amour. Le temps des gentilles amourettes est fini, après s’êtres trahies, s’êtres traitées de putains, s’êtres sauvées la vie, s’êtres fait la tête, s’êtres giflées plusieurs fois, il est temps de renouer et il n’y a pas de place pour la douceur. On se jette l’une sur l’autre, on s’embrasse à pleine bouche, on se déshabille vite fait bien fait (mais longuement quand-même parce que l’anatomie des tenues à la fin du 19ième c’est quelque chose, il y en a des couches de fringues à enlever, dire que parfois nous on se plaint des soutiens-gorges…). Le tout dans un champ comme deux libertines, et je ne peux m’empêcher de sourire en pensant au chemin parcouru, du confessionnal avec le « qu’est-ce qui cloche chez moi, pourquoi le diable s’en prend-t-il à moi » à l’exhibitionnisme décomplexé aux portes de la ville, au bord d’un chemin à la vue de tous. Ben oui, vous avez bien lu « à la vue de tous ». Et la scène aurait été parfaite si papa n’avait pas choisit ce moment précis pour se balader le long du chemin et apercevoir sa fille en plein ébat avec son ex (et quand je dis son ex, je ne veux pas dire l’ex d’Isabel hein ! mais bien de l’ex du père).

ISABEL : Comment oses-tu venir ici à la vue de tout le monde ?
CRISTINA : Je n’avais pas eu l’occasion de te remercier de m’avoir sauvé la vie.
ISABEL : Je t’ai dit que je ne voulais plus jamais te voir.
CRISTINA : J’ai besoin que tu me pardonnes.
ISABEL : Je ne peux pas, tu m’as trahie…
…
CRISTINA : C’est vrai qu’au début je voulais me venger de ton père. Mais tout a changé quand je t’ai rencontrée…
ISABEL : Je n’en crois pas un mot.
CRISTINA : Isabel, j’ai passé ma vie entre les mains des hommes, et jamais personne ne m’avait encore touché, ni ne s’était préoccupé de moi comme tu l’as fait.
ISABEL : Tu mens.
CRISTINA : Je t’aime.
ISABEL : C’est un mensonge.
CRISTINA : Je t’aime pour l’amour du ciel.
ISABEL : Tais toi ! (Cristina l’embrasse et Isabel la gifle)

À ce moment là on sait qu’Isabel va passer un sale quart d’heure, et on espère qu’elle profite de ce moment à fond parce que ça ne va pas durer. Le soir même son père l’attend et lui dit qu’il sait tout. Il la renie et l’envoie dans un couvent. Le lendemain, Isabel annonce son départ à ses sœurs. Désespérées, elles ne comprennent pas pourquoi Isabel s’en va : le couvent ça ne lui ressemble pas. Isabel, pour les convaincre, dit quelque chose d’intéressant : « Vous savez que j’ai toujours été différente de vous ». Sous-entendu, « je n’ai jamais eu les mêmes intérêts » (et je me permets de rajouter : « pour la gent masculine »). La plus jeune lui fera remarquer qu’au couvent elle se fera certainement couper les cheveux. Quelle est la symbolique de cette coupe de cheveux ? Certes, à notre époque, Isabel aurait peut-être opté pour les cheveux courts, mais – bien que la coupe garçonne ne soit en aucun cas une entrave à la féminité – dans le contexte de l’époque priver une femme de ses cheveux revient à la priver de son statut de femme, à lui ôter toute reconnaissance sociale. Cherche-t-on à la réduire à néant ? En tant que pécheresse ne mérite-t-elle plus d’être une femme ? Par ailleurs, son père engagera Sébastian pour tuer Cristina, mais au dernier moment celui-ci la laissera s’enfuir.

LOBO : Je sais ce que tu faisais cet après-midi, et où tu étais. Et surtout avec qui… Dieu m’a puni de la pire manière qui soit ; ma fille qui rôde dehors comme une putain, une déviante, consumée par le vice et la perversion.
ISABEL : Père s’il-te-plaît…
LOBO : Je n’aurais jamais pu imaginer que tu serais capable de faire une chose pareille. Tu es malade. Heureusement que ta mère est morte. […] Tu me dégoûtes. Tu vas passer le reste de ta vie dans un couvent pendant que j’essaierai d’oublier que j’avais une fille.

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