Carol

Carol, le film lesbien qu'on attendait depuis des années

Année de Production : 2015

Date de Sortie : 13 Janvier 2016

Réalisation : Todd Haynes

Scénario : Phyllis Nagy d’après le roman Carol, Les Eaux Dérobées de Patricia Highsmith

Avec : Cate Blanchett (Carol Aird), Rooney Mara (Thjerese Belivet), Kyle Chandler (Harge Aird), Jack Lacy (Richard Semco), Sarah Paulson (Abby Gerhard), John Magaro (Dannie McElroy), Cory Michael Smith (Tommy Tucker)

Nationalité : Américaine

Genre : Drame, Romance

Durée : 1h 58min.

Titre Original : Carol

Carol : Résumé

Carol est un film de Todd Haynes sorti début 2016 et basé sur le roman Carol, Les Eaux Dérobées de Patricia Highsmith.

L’action de déroule dans les années 1950 à New York.

Therese Belivet est une jeune vendeuse qui travaille dans un magasin de Noël de Manhattan. Elle est passionnée de photographie et s’ennuie dans sa vie. Elle attend plus de cette dernière que ce qu’elle a actuellement sans pour autant savoir quoi exactement.

Un jour, elle fait la connaissance d’une cliente du nom de Carol. Cette aristocrate est prisonnière d’un mariage sans amour avec un riche un homme d’affaires et n’est pas heureuse. Une connexion immédiate se noue entre Thérèse et cette cliente aisée. Cela va déboucher sur une liaison passionnée entre les deux femmes pourtant si différentes à bien des égards.

Mais, quand vient l’heure des choix, tout se complique. Carol est prisonnière entre cette relation amoureuse avec Thérèse et ses enfants qu’elle perdrait si elle quitte son mari…

Carol est un film de Todd Haynes sorti début 2016 et basé sur le roman Carol, Les Eaux Dérobées de Patricia Highsmith. L'action de déroule dans les années 1950 à New York. Therese Belivet est une jeune vendeuse qui travaille dans un magasin de Noël de Manhattan. Elle est passionnée de photographie et s'ennuie dans sa vie. Elle attend plus de cette dernière que ce qu'elle a actuellement sans pour autant savoir quoi exactement. Un jour, elle fait la connaissance d'une cliente du nom de Carol. Cette aristocrate est prisonnière d’un mariage sans amour avec un riche un homme d’affaires et n’est pas…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Un film culte à avoir vu

Note des lectrices : 4.46 ( 62 votes)
84

J’ai eu la chance de découvrir hier avec un petit jour d’avance, le film que j’attends depuis plus d’un an, Carol. J’ai adoré et passé un excellent moment au visionnage de cette histoire. Pour information, même si j’ai lu le roman Carol, Les Eaux Dérobées de Patricia Highsmith, mes souvenirs étaient un peu confus et j’ai simplement pu dire à ma compagne qui avait passé une mauvaise journée « Ça finit bien » puis je me suis reprise et j’ai complété « Enfin il y en a aucune qui meurt quoi, je crois pas qu’elles finissent ensemble… En fait j’ai oublié, le livre est peut-être un monument pour la littérature lesbienne, mais j’avais pas particulièrement adoré non plus… »

Du coup la découverte de cette adaptation me faisait encore plus envie. La reconstitution historique, les costumes, les véhicules, l’ancien New York, tout est magnifique. Je me suis laissée happer par le décor comme rarement. Les actrices sont excellentes, mettons au féminin parce que même si les hommes jouent bien, ce sont clairement les femmes qui portent le film sur leurs épaules. J’ai été sous le charme de la prestation de Rooney Mara du début à la fin et j’ai totalement compris son prix d’interprétation à Cannes. Cate Blanchett était beaucoup moins expressive dans son jeu, mais son personnage de femme bourgeoise prisonnière des conventions ne lui laissait pas la possibilité de beaucoup plus.

L’évolution de la relation amoureuse est magnifique. Une main sur l’épaule et des doigts qui se frôlent n’ont jamais été aussi sensuels. On attend très longtemps ce baiser et cette magnifique scène d’amour. Après, le film joue vraiment le jeu des années 50 et de l’invisibilité des couples homosexuels. Tout se passe derrière une porte close et les gestes tendres et amoureux sont finalement très peu nombreux et coûteront cher à Carol.

Malgré tout, si je sais que j’ai vu un long-métrage sublime et maîtrisé du début à la fin, j’ai ressenti la même chose qu’à la lecture du livre. Intellectuellement, je sais qu’il s’agit d’une œuvre d’une importance capitale et j’ai aimé les images, les dialogues, tout. Émotionnellement, je n’ai pas été touchée plus que cela par les personnages, comme s’il y avait trop de distance entre eux et moi et que l’identification était impossible à créer.

Ce n’est pas facile à expliquer, mais autant dans Imagine Me & You, on comprend et on partage le déchirement des personnages autant ici, on n’arrive jamais à s’approprier leur souffrance et leurs doutes. Si Cate Blanchett fait tout pour rendre le personnage sympathique (ce qui n’était pas le cas dans le livre) je n’ai pas plus que cela ressenti sa douleur et sa souffrance. Pareil pour les errements de Thérèse qu’on essaie de mettre sur son jeune âge (mais on peut être jeune et savoir ce qu’on veut). Comme s’il existait un mur invisible entre elles et nous.

Ce n’est pas évident à définir en tout cas ce n’est qu’un petit bémol qui n’enlève rien à la qualité de ce long-métrage que je vous invite à aller voir au plus vite ! Foncez !!!

Carol : Critiques Presse et Récompenses

Vainqueur d’AFI Award en 2016 dans la catégorie Film de l’Année en 2016.

8ème dans la liste du Top 10 des meilleurs films aux African-American Film Critics Association (AAFCA) en 2015.

Vainqueur dans la catégorie meilleur réalisateur pour Todd Haynes aux Boston Society of Film Critics Awards en 2015.

Vainqueur dans la catégorie meilleur film aux Boston Society of Film Critics Awards en 2015.

Vainqueur dans la catégorie meilleure actrice pour Rooney Mara au Festival de Cannes en 2015.

Queer Palm au Festival de Cannes en 2015.

Meilleur Film au Festival International du Film de Chicago en 2015.

Carol : Extraits

CAROL : Ma très chère, il n’y a pas de hasard et rien n’arrive sans raison.

CAROL : Aucune explication ne te conviendra.

CAROL : Tu veux des réponses parce que tu es jeune. Mais un jour, tu comprendras.

HARGE : Tu es toujours la plus belle de toutes.

ABBY : Dis-moi que tu sais ce que tu fais.
CAROL : Je ne l’ai jamais su.

HARGE : C’est toujours ma femme et je l’aime !

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

6 commentaires

  1. J’ai vraiment beaucoup aimé le film, au point de le voir une seconde fois quelques jours après l’avoir vu au ciné ( et je songe le revoir prochainement :-)) et de lire le livre dont il est l’adaptation.
    Concernant le film, il est vrai qu’il y a peu de dialogues… tout étant dans le jeu des regards, ce qui peut donner une impression de lenteur trop pesante… j’avoue avoir du mal avec les films “lents” mais là franchement je n’ai pas ressenti de longeurs.
    Je n’ai jamais été particulièrement fan de Cate Blanchett, mais là franchement je ne peux que voter POUR son obtention d’un Oscar pour ce rôle… ainsi que pour sa partenaire. Je la trouve très charismatique dans ce rôle ( cela allant de paire avec un froideur certaine).
    Et puis la musique est très prenante et accompagne très bien les images.
    Je savais qu’il s’agissait de l’adaptation d’un ouvrage de Patricia Highsmith, par contre j’ai été étonnée d’apprendre que celui-ci datait des années 50, parce que j’ai trouvé le personnage de Carol très moderne dans sa façon de penser et d’agir…
    Toutefois après avoir terminer la lecture du livre, mon avis est davantage mitigé sur les personnages… en fait pour la première fois je préfère le film au livre ( même si j’ai également apprécié ce dernier).
    La seule chose que j’ai trouvé dérangeant , c’est le fait que les personnages ne cessent de fumer et de boire… mais j’ai constaté qu’il en était de même dans le livre… sans doute une question d’époque…
    En tout cas, depuis je ne cesse de recommander ce film à toutes mes connaissances… gay ou pas 🙂

    Ah et j’allais oublier, last but not least… le fait qu’il y ait une happy end participe également au fait que j’ai apprécié cette histoire… d’autant que pour un roman des années 50 cela est particulièrement exceptionnel.

  2. Je viens de voir le film et je l’ai beaucoup aimé.

    J’avais volontairement évité de lire les critiques et je n’ai jamais lu le livre (je vais réparer cette erreur prochainement), je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et je n’attendais donc rien.

    J’ai adoré ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu une bonne surprise comme ça.

    La lenteur ne m’a absolument pas gênée. Ça m’a rappelé un peu American Beauty où la part belle est laissée à l’observation et au décryptage psychologique, au lieu de tout nous servir d’un coup sur un plateau. J’ai vraiment eu l’impression de voir quelque chose de “vrai” et de sensible, j’admire la prouesse de faire passer tant d’émotions tout en restant sur un minimum de réactions de la part des actrices et sur la retenue.

    Du coup, pour rebondir sur ce qui a été dit, c’est vrai que le plaisir est peut-être plus intellectuel car ces femmes apparaissent chacune comme un “mystère” qu’il faut résoudre et comprendre. Et c’est tellement bien joué qu’on se prend au jeu et qu’on observe vraiment leur langage corporel, leur visage, pour trouver à la réponse à nos questions.

    Tout n’est pas parfait, je pense que des choses ont dû être coupées au montage et auraient bien été pratiques pour asseoir plus la trame et le cheminement des personnages. Par exemple, ça a déjà été dit et ça a été cité plus haut, la scène où Thérèse pleure seule après que Carol l’ait ramenée est extrêmement poignante. On voit la détresse en quelques secondes à peine, c’est “beau” (si je puis le dire) et ça mérite cent fois le prix d’interprétation. La seule chose, c’est qu’on ne voit pas Carol être réellement odieuse avec elle. On la voit être froide (un peu comme d’habitude en fin de compte) et écourter la soirée. Ensuite elle rappelle et s’excuse d’avoir été odieuse, donc notre cerveau remplit les blancs: ok elle a été odieuse, et ok, elle doit s’en vouloir terriblement pour rappeler Thérèse en étant aussi fébrile, parce que, pareil, on ne la voit pas chez elle et rongée par le remord à l’idée d’avoir mal traité Thérèse. Donc, quelques fois j’ai eu l’impression qu’il me manquait quelque chose dans la chronologie pour que tout soit parfaitement intelligible, mais ce n’est rien d’insurmontable et c’est peut-être moi qui n’ait pas toujours été assez attentive.

    Bien sûr, impossible de s’identifier aux personnages à cause de la distance volontaire, de la particularité de leurs personnalités et de cette époque à laquelle on ne pouvait pas être homo, mais ça ne m’a pas dérangée dans le mesure où j’avais comme l’impression de regarder une oeuvre d’art, comme quand on regarde un tableau au musée, on peut rester scotcher sans que ce soit parce que le tableau nous renvoie à nous-même, mais juste parce qu’il est magistral.

    Un point dont vous vous moquerez certainement, mais je le précise quand même: ma compagne a littéralement adoré aussi, ce qui est un petit miracle en soi 🙂 J’ai envie de dire, si elle a aimé, c’est que tout est possible sur cette planète !

  3. Personnellement comme beaucoup j’attendais ce film avec impatience. Tout d’abord parce que j’avais lu le livre il y a 2 ou 3 ans, ensuite parce que les critiques, le choix des actrices… laissaient penser à une très belle réalisation et adaptation!

    1er élément et sans doute le plus important: l’univers, la beauté des images et la bande-son, m’a transportée tout du long et rien que pour cela j’en fais un de mes films coup de coeur! ce film nous berce et nous envoûte!
    Ensuite j’ai trouvé les actrices excellentes, jouant sur ce le fil entre des émotions intenses et une grande pudeur… et à mon sens toujours juste! dans la retenue et en même temps on sent que cela bout à l’intérieur d’elles!

    J’ai apprécié la façon dont Haynes et Mara ont adapté le personnage de Thérèse. Dans le livre, dans mes souvenirs, il me semble que ce personnage était si peu sûre d’elle, si fragile, obsédée (par Carol), et ayant toujours un peu peur de son ombre… Dans le film, bien sûr elle se montre indécise, pas très sûre d’elle mais semble toutefois avoir du caractère, elle semble juste être moins fragile et torturée que dans le bouquin… en même temps le fait de ne pas être dans sa tête tout le temps ça aide!
    En résumé je lui trouve une prestance intéressante et la modification de son métier (photographe) joue effectivement dans ce sens!

    L’adaptation est sinon assez fidèle, la seule chose m’ayant un peu déçue (mais je peux comprendre que dans un film il faut faire des choix si on ne veut pas qu’il dure 3 heures), est la partie où Carol quitte Thérèse pour tenter de sauver ses chances de revoir sa fille. On passe assez vite sur la détresse de Thérèse (même si elle est quand même assez bien montrée donc cela m’allait tout de même), par contre celle de Carol est pratiquement complètement évincée… (dans le livre elle tombe dans une grande dépression, devient presque anorexique je crois ce qui finira par inquiéter Abby… si je ne me trompe cette dernière contacte même Thérèse pour lui demander de l’aide??)
    Du coup si on n’a pas lu le livre on peut presque se demander jusqu’à la scène ou Carol lui demande de venir vivre avec elle dans son nouvel appartement si ses sentiments sont véritablement réels et profonds envers Thérèse. Il y a bien cette scène avec Abby où elle avoue regretter avoir quitter Thérèse… mais c’est peut-être un peu léger…

    Pour conclure je peux comprendre que certaines trouvent ce film un peu froid, ce n’est pas mon cas, mais peut-être aussi le fait d’avoir lu le livre (que j’avais déjà beaucoup aimé) m’a aidé à croire dès le début à la profondeur des sentiments qui allaient se créer entre les 2 personnages principaux… Mais personnellement j’ai toujours été très sensible aux oeuvres qui se veulent surtout artistiques et belles, les émotions passées sont plus subtiles, moins faciles d’accès, mais n’en sont pas moins fortes… Pour une histoire que je connaissais d’avance j’ai malgré tout vibré du début à la fin!

  4. Bonjour tout le monde,

    j’avais lu le bouquin il y a quelques années et je l’ai relu en diagonale y’a pas longtemps… dans mon souvenir, le fait d’être tout le temps dans la tête de Thérèse ne rendait pas vraiment compte de la relation amoureuse (puisqu’on avait juste le point de vue de l’héroïne la plus jeune, qui est juste obsédée par Carol, sans qu’on voit clairement de réciprocité, perso, je savais jamais trop dire avant leur baiser si Carol aimait Thérèse ou était juste prédatrice). mais, en voyant le film hier, j’ai été très agréablement surprise par la manière dont le film ‘améliore’ la représentation des lesbiennes du roman et la love story, en changeant certains trucs (vu que Highsmith était quand même assez barrée…) :
    – par exemple l’alternance des points de vue permet d’équilibrer l’histoire d’amour, vu que Carol et Thérèse sont déjà marquées par un écart d’âge et de classe,
    – changer le job de Thérèse de décoratrice de théâtre à photographe lui donne aussi plus de capacité d’agir : elle devient artiste, donc sujet, et se trouve une muse (Carol), qui du coup semble moins “dominer” la jeune femme. en plus comme l’a expliqué todd haynes, la nouvelle Thérèse s’inspire des premières femmes photographes-reporters ou artistes, qui ont éclôt dans les 50’s, ce qui permet d’inscrire l’héroïne dans une lignée de femmes indépendantes.
    – même s’ils sont (forcément) moins présents que dans le bouquin, Harge et Abby (je trouve), sont mieux développés et moins clichés : Harge ne passe pas (trop) pour un connard fini, parce qu’on voit bien qu’il ne sait pas du tout gérer ce qui lui arrive : être un homme, privilégié, dont la femme est lesbienne, lui échappe et lui résiste (vu le contexte conservateur, on peut comprendre !), du coup, je trouve que ça montre bien à quel point l’absence de contre-culture lgbt “facile d’accès” (pour Carol et Thérèse) est aussi dommageable pour les hétéros pour qui l’homosexualité est pathologique car inintelligible.
    en ce qui concerne Abby, le fait que ça soit elle qui raconte (rapidement) comment elle et Carol sont sorties ensemble, ça lui donne aussi plus de poids dans l’histoire, elle fait moins “vieille fille frustrée” que dans le livre, et ça permet de montrer que le film n’est pas juste “lesbien”, c’est aussi un film féministe, qui montre au final que la solidarité entre femmes est plus importante que la rivalité amoureuse (entre Abby et Thérèse).

    ensuite j’ai trouvé que le film rendait bien compte de ce que c’était qu’être dans le placard à l’époque (en même temps, on peut voir des liens avec l’actu) : à savoir que quand on est lesbienne, dans l’espace public, on doit toujours observer pour savoir si a) on peut pécho une personne, en essayant de déceler si “y’aurait moyen” b) on peut se trouver des allié-e-s qui soient aussi “du bon côté de la force” c) l’environnement dans lequel on est est hostile ou pas envers nous.
    du coup, je trouve que le film montre bien comment la norme hétéro fait pression sur les lesbiennes (avec les coups d’oeil inquisiteurs du mari, de la domestique, ou du gars dans le diner où Abby et Thérèse ont fait un stop), et surtout à quel point “l’intime est politique”, puisque quand Carol et Thérèse se matent langoureusement, c’est à la fois de l’amour et une forme de résistance face au système patriarcal.

    je pourrais dire d’autres trucs sur le film, mais je vais pas envahir la page 😉
    en bref, j’ai trouvé le film émouvant, beau et avec des scènes d’amour ptêt un peu courtes mais à la fois très touchantes et sexy. je pense que c’est un film qui fera date, parce qu’il a été fait pas des homos (un réal gay, une scénariste lesbienne, et 2 actrices bies : Sarah Paulson et Carrie Brownstein = légitimité communautaire maximale, même si on se doute qu’elles ont pas été choisies pour ça !), tout en étant un ‘gros’ film cannois qui va attirer du monde et pas juste nous. enfin j’ai adoré la fin, qui est un summum de “romantisme féministe” (!)
    (en même temps, je comprends très bien que d’autres soient agacé-e-s par le côté esthétisant de l’image, de la musique, ou la performance de Cate Blanchett (même si, pour moi, ça résonne avec le contexte 50’s, le genre du mélodrame, et la position sociale/identitaire de Carol, obligée de vivre ‘masquée,’ en même temps sa façon de minauder constamment trahit sa vulnérabilité, son côté borderline et sa peur que Thérèse ne soit pas aussi amoureuse/attirée qu’elle)

    voilà, je voulais voir la critique de ce site avec impatience parce que je le trouve bien foutu et intelligent (si ça peut se dire d’un site !) et ça me ferait vachement plaisir de lire d’autres avis sur ce film qui était très attendu et qui fait aussi un tabac pour les lesbiennes américaines (et c’est très rare que les critiques ‘lambdas/hétéros’ et les spectatrices lesbiennes US soient d’accord sur un film !!!)

    À plus

  5. J’ai vu ce film hier aussi mais, contrairement à vous, je ne l’attendais pas avec impatience. J’avais même quelques appréhensions à son sujet. Pas manqué ! Le film est pile comme je m’imaginais qu’il serait : très lent et avec des personnages beaucoup trop froids ou dans la retenue pour que l’on puisse effectivement s’attacher à eux.
    Alors, oui, tous les acteurs sont bons, j’ai beaucoup aimé la bande-son et le film est sûrement très beau, mais je n’ai, pour ma part, pas du tout accroché.

    • @lou Je ne dirais pas que le film est froid, je dirais qu’il est plutôt intellectuel. Et effectivement, s’il m’a fait réfléchir, profiter des détails et être attentive à tout, cela s’est fait au détriment de l’émotion et du ressenti.

      Un exemple, au début dans le magasin où travaille Thérèse, il y a de nombreux et ajustements. Mon premier réflexe a été de me dire que s’ils faisaient ça souvent, ça allait être l’horreur avec ma myopie et mon besoin permanent d’accommoder. Et ensuite j’ai réalisé que c’était un effet de caméra qui renvoyait au fait que Thérèse était photographe. Un peu comme une manière de nous montrer son regard sur le monde qui l’entourait. Sauf que cette réflexion je l’ai eu pendant le visionnage. Au lieu de m’intéresser aux personnages et à ce qu’ils vivaient, je pensais à ça. Du coup ça prouve que j’avais pas mal de détachement sur ce que je regardais.

      Et au passage, j’ai totalement oublié de mentionner la musique alors que c’est l’un des trucs les plus réussis avec les costumes à mon avis ! Merci d’en avoir parlé Lou !!!

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