Rizzoli sans Isles : La fin du Rizzles ?

Oh, Jan… qu’as-tu fait ? Quatre saisons. Quatre saisons de Rizzles pour arriver à ce résultat-là ? La Théorie de la Carotte serait donc désormais confirmée, imprimée et gravée dans le marbre pour Rizzoli & Isles ? Ah, ce que j’appelle la Théorie de la Carotte, c’est ça :

Théorie de la Carotte

En anglais, ce procédé s’appelle le queerbaiting. Vulgairement traduit, ça voudrait dire ” l’hameçonnage de gays “. Opérée par les chaînes de télévision, cette pratique ancestrale et mortelle consiste à injecter une dose de subtext suffisamment forte dans une série afin de susciter l’attrait du public gay. Lorsque l’intérêt (et les audiences surtout >_>) suscité est jugé satisfaisant, on annonce alors que non, il ne se passera jamais rien entre tel et tel personnage(s), car ils ont toujours été hétérosexuels et le resteront. Point. Et merci d’avoir suivi la série, maintenant prenez la porte s’il vous plaît.

Les exemples sont nombreux et ne touchent pas que les personnages féminins, bien entendu : des fans de la série Sherlock (BBC One, depuis 2010) ont par exemple été jusqu’à créer un site de financement participatif afin de financer leur propre version de Sherlock, sous le format d’une web-série. Cette web-série est directement inspirée d’une fanfiction (histoire fictive rédigée sur le net par des fans) très populaire sur le net, A finger slip. Dans cette fanfiction-future-web-série, Sherlock Holmes et John Watson ont dépassé le cadre du subtext.

Du côté des filles, c’est Rizzoli & Isles qui détient la palme du queerbaiting, et de loin. Il va sans dire que tous les personnages d’une série n’ont pas à nécessairement devenir gays simplement pour plaire à un auditoire précis. Mais la carotte est récurrente dans les séries, et le phénomène est plutôt inversé : pour attirer un auditoire précis (gay), on oriente un personnage mais pas trop (subtext), puis on revient à la “normale” (queerbaiting).

II s’agit juste de faire le buzz car les fanbases, gays ou non, peuvent se révéler particulièrement actives sur le net. Ainsi, attirées par la carotte, elles vont continuellement promouvoir gratuitement la série à travers le net, et participer à son succès via le fanmade, les produits faits par les fans du pairing (couple) qu’ils soutiennent. Le fanmade se retrouve essentiellement dans les fanfictions, les montages sur YouTube, sur Tumblr, etc…

Combien de fois n’avons-nous pas eu le déplaisir de voir qu’un personnage féminin “tente l’expérience” auprès d’une autre fille, simplement pour se dire par la suite qu’il s’agissait d’une erreur, d’un rêve, d’un moment d’égarement alcoolisé ou d’une phase ?

Difficile alors de ne pas voir le côté queerbaiting qui s’en dégage. Il est évident que cette technique d’hameçonnage plaît peu aux spectateurs orientés. Pour le dire clairement, c’est une façon de prendre les gens pour des ânes/moutons/poires/insérez le mot que vous voulez.

Alors face à ce phénomène, j’ai choisi mon camp : résister gentiment à ce genre de manipulations en manipulant à mon tour les images. La recette est simple : une petite dose d’humour, de bonne humeur, de dérision, et le Rizzles survivra au queerbaiting : )

T’inquiète pas, Maura. On a survécu à quatre saisons. La cinquième sera peanuts !

(voir source)

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