La cineffabuleuse aventure de deux Magali au festival

The Thorny Rose (Fiction. États-Unis. 2008. Couleur. 9′)

The Thorny Rose

Résumé Cineffable.

Une thérapeute qui a perdu le contact avec ses sensations et ses émotions fait appel à une dominatrice pour l’aider à dépasser son blocage et découvre que la dominatrice a, elle-même, quelques petits blocages.

Avis personnel de Red.

Voici un court-métrage qui joue beaucoup sur l’effet de surprise et l’humour dans un thème qui a priori n’est pas des plus amusants : le sado-maso. Chacune leur tour la maîtresse SM sans pitié et la psy insensible vont se retrouver à nu. Certaines scènes sont vraiment hilarantes et notamment celle du fouet. L’originalité du sujet et la manière dont il est traité en font un court-métrage qui sort de l’ordinaire. Très bon court.

El patio de mi casa (Fiction. Espagne. 2007. Couleur. 27′) [Prix du public du meilleur moyen-métrage]

El Patio de Mi Casa

Résumé Cineffable.

Maria et son fils Jonas habitent au 3ème gauche, Asun, au 3ème droite et Laura, au 2d gauche. Ils sont voisins et ont quelque chose en commun que le hasard ne va pas tarder à leur faire découvrir… Hilarant ! El patio de mi casa a obtenu de nombreux prix dans plusieurs festivals dont un prix d’interprétation collectif au festival gay et lesbien de la Grande Canarie.

Avis personnel de Red.

On suit les aventures des habitantes d’une même cour d’immeuble. Leur point commun ? Elles sont toutes en mal d’amour. J’ai adoré la manière dont le rapprochement entre la mère de famille dépassée et la lesbienne assumée qui vient de se faire plaquer a été filmé : on passe presque sans s’en apercevoir de l’amitié banale entre voisines à quelque chose de plus. Les hésitations de Laura et sa prise de conscience de ses sentiments sont très réalistes et bien rendus. J’ai aussi adoré ces scènes de discussion par fenêtres interposées au-dessus des fils à linge suspendus. Le détail inoubliable : la technique d’approche sur canapé la plus discrète du monde…! Drôle, attendrissant, en bref un excellent film.

20h00 – Drool (Pumkin)

In Twilight’s Shadow (Fiction. États-Unis. 2007. Couleur. 12’)

In Twilight's Shadow

 Résumé Cineffable.

Une immortelle tente de sauver la femme qu’elle aime des mains de redoutables adversaires aux dents longues… Un film punchy aux scènes d’action impressionnantes.

 Avis personnel de Pumkin.

Rester en bons termes avec sa vénérée chef ou dire la vérité ? Dilemme… Je choisis d’être intègre face à mes lectrices et vous avoue donc sans détour que pour moi In Twilight’s Shadow est un véritable navet. Parodie réussie de Twilight, Buffy ou autres Underworld, on ne saurait trop dire si sa vocation est de faire rire ou pas. Quoiqu’il en soit, on se gausse, et pour cause. La platitude des dialogues n’a d’égale que la pauvreté du jeu des pseudo actrices ou la fluidité discutable des cascades. Un pur moment de rigolade, mais était-ce vraiment son but premier ? Le mystère reste entier.

Drool (Fiction. États-Unis. 2009. Couleur. 86′)

Drool

Résumé Cineffable.

Une femme abusée par son mari le tue accidentellement avant de s’enfuir en voiture en compagnie de sa meilleure amie et du corps camouflé dans le coffre ! Un film décapant, interprété par Laura Harring (Mulholland Drive), élu meilleur film de fiction au festival gay et lesbien de Miami.

Avis personnel de Pumkin.

Drool est un road movie allumé aux couleurs acidulées et à l’humour corrosif. Le ton est décalé dans cette tragi-comédie oscillant toujours entre rêve et réalité. Un petit air de Little Miss Sunshine ou de Six Feet Under pour l’ambiance parfois glauque mais toujours drolatique. Pourquoi les gens voyagent-ils toujours avec leurs morts dans le coffre ? Allez savoir ! Sûrement parce que sur la galerie du toit, ça ferait désordre… À découvrir entre autres pour le jeu d’actrice de Laura Harring, totalement à contre emploi de Mulholland Drive.

Complément de Red : Film très drôle qui mêle à la fois le rêve, l’humour et une réalité difficile (on parle quand même de meurtre et de harcèlement sexuel). Les dialogues sont travaillés et font mouche quasiment à chaque fois : on rit beaucoup. J’ai adoré les scènes de rêve décalées et complètement kitsch, à la manière d’un soap opera. En résumé ce film, c’est le voyage d’une famille à la recherche du bonheur et de la réconciliation. Il a un côté intemporel qui le rend, en plus de l’humour déjanté, unique en son genre.

Dimanche 1er novembre 2009

12h30 – Paroles africaines (Red)

Cette séance s’attarde sur les femmes ; on entend ici les témoignages de femmes que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Elles parlent beaucoup et sur de nombreux sujets : l’attente des hommes pour certaines, la peinture pour d’autres, le port du voile, la religion etc. Une séance forte et différente.

Sénégalaises et Islam (Documentaire. Sénégal. 2007. Couleur. 35′)

Sénégalaises et Islam

 Résumé Cineffable.

Le voile, la charia, les extrémistes : des femmes musulmanes sénégalaises s’expriment sur leur façon de vivre leur religion et leur rapport au monde. Un film fort et dérangeant.

  Avis personnel de Red.

Le documentaire nous permet de faire un tour dans la société sénégalaise au travers les yeux et témoignages de plusieurs femmes aux profils différents : une intégriste voilée, une femme qui porte le voile mais tempère son discours, une femme non voilée qui déplore la radicalisation de la religion et sa mainmise sur la société et enfin une jeune fille qui rêve de vivre comme en Occident. Tour à tour elles vont nous donner leur opinion sur le voile, le jihad, la place de la femme, etc. Leurs points de vue se croisent, s’entrechoquent et au final nous donnent une bonne idée de la société sénégalaise d’aujourd’hui, ainsi que du rapport à la religion. Très beau documentaire qui laisse entièrement la parole aux femmes.

Rencontre avec la réalisatrice – Très disponible et sympathique, Angèle nous a expliqué qu’elle avait voulu dans son film des échantillons différents de la société : elle voulait donner une bonne idée de ce que l’Islam est au Sénégal aujourd’hui. Cependant, malgré l’ouverture du pays et son Islam « soft » et libertaire elle nous a expliqué que depuis quelques années on pouvait assister à une radicalisation. L’homosexualité est dans ce pays très combattue. D’ailleurs elle a eu beaucoup de difficultés à trouver des témoins. Elle nous a aussi raconté des anecdotes hallucinantes sur les intégristes qui avaient voulu contrôler les images et la convertir.

En attendant les hommes (Documentaire. Belgique. 2007. Couleur. 56′)

En Attendant les Hommes Résumé Cineffable.

Oualata, la ville rouge à l’extrême est du désert mauritanien. Dans cet îlot, fragile rempart contre les sables dominé par la tradition, la religion et les hommes, trois femmes pratiquent la peinture traditionnelle et s’expriment avec une surprenante liberté sur leur manière de percevoir les relations entre hommes et femmes.

Avis personnel de Red.

Documentaire exceptionnel en raison du sujet traité : il est rare que les femmes mauritaniennes s’expriment et encore plus qu’elles s’expriment aussi librement, sans avoir leur langue dans leur poche qui plus est. On rencontre des femmes fortes qui, derrière une apparente soumission aux hommes, mènent la plupart du temps le jeu et portent un regard acéré sur le monde dans lequel elles évoluent. Et pourtant… malgré l’originalité du sujet et les très belles scènes de peinture murale, on peut regretter la longueur de certains passages et le côté parfois trop « contemplatif » du reportage.

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